samedi 29 septembre 2007

Compte rendu

POIRIER, Claude, « Le lexique québécois: Son évolution, ses composantes », dans René Bouchard (dir.), Culture populaire et littératures au Québec, coll. "Stanford French and Italian Studies", no 19, Anma Libri, Saratoga, p. 43-80. (C-35)

La langue française parlée au Québec comporte ses particularités. Claude Poirier s’est d’ailleurs penché sur cette réalité et plus spécifiquement sur le lexique québécois dans un article traitant de son évolution et de ses composantes. Dans ce compte rendu, nous nous attarderons toutefois sur la partie qui concerne les composantes de ce lexique. Le travail de Poirier est divisé en trois principaux points qui sont : L’héritage gallo-roman, les emprunts ainsi que les innovations.

L’étude de l’héritage gallo-roman est aussi divisé dans cet article. Cette partie débute par l’étude du français général ou « le français neutralisé » que l’on pourrait décrire comme le français parlé par l’ensemble de la francophonie. Ainsi, le français québécois ne fait pas exception à cette règle puisque le français général fait bel et bien partie du cœur de son lexique. Le phénomène qui se produit au niveau de la différenciation du lexique par rapport aux autres régions en est un d’usage. En effet, le français général est utilisé à la base mais quelques utilisations provenant des connaissances qu’ont les Québécois font en sorte qu’on assiste à une différenciation des sens. Poirier fait état dans la seconde partie de l’héritage gallo-roman de la présence d’une quantité impressionnante d’archaïsmes dans le français québécois. Cette abondance de mots anciens met en lumière le caractère conservateur du lexique québécois. Toutefois, il ne faut pas croire que le français québécois ne s’est pas modernisé avec les années. Poirier raconte que le lexique a toujours plus ou moins suivi, avec un certain retard, l’évolution que connaissait celui de la langue mère (celle de la France). Sans cette évolution le québécois ne figurerait pas aujourd’hui parmi les français régionaux mais bien comme on peut voir dans certaines parties de la France où on parle pratiquement une nouvelle langue. Les dialectismes viennent également augmenter cet héritage gallo-roman. Toutefois, un certain problème de documentation par rapport à l’état des patois français avant le 19e siècle vient compliquer la tâche lorsqu’il est question de dialectismes. On sait toutefois que ceux-ci ont pavé la voie à des expressions qui sont encore utilisées aujourd’hui dans certaines régions québécoises.

Le français québécois compte dans son lexique des mots issus d’emprunts à d’autres langues. Les langues amérindiennes ont amené quelques mots au lexique. À un certain moment de l’histoire, des dizaines d’amérindianismes étaient utilisés. Toutefois, avec les contacts moins fréquents entre français et amérindiens au fil des années, l’usage de plusieurs mots est disparu. La plupart des usages qui ont survécus concernent des particularités amérindiennes. On peut également noter que la toponymie a conservé une influence amérindienne (Saguenay, Péribonka, Batiscan, etc.). On pourrait également ajouter que certains mots amérindiens ont intégré la langue française par le biais de l’anglais. Parlant de l’anglais, le parlé québécois comporte plusieurs anglicismes. On note que les anglicismes sont particulièrement regroupés dans certains secteurs du lexique québécois. On note le vocabulaire technique et spécialisé, celui de la finance, de la politique ainsi que dans le domaine industriel. Ainsi le domaine du travail a été une des principales sources de pénétration des anglicismes dans le lexique québécois. On remarque dans le lexique quatre formes d’anglicismes : l’anglicisme sémantique, lexical, syntagmatique et morphologique.

Les innovations constituent le dernier point du lexique québécois selon les recherches de Poirier. Ces innovations sont pour la plupart sémantiques et proviennent des réalités québécoises différentes de celle de la France comme les saisons, la faune et la flore par exemple.. L’innovation englobe également la fréquence d’emploi des mots, les nuances, les niveaux de langues, etc. Il s’agit bien évidemment d’un cours survol pour tout tapisser le contenu du lexique québécois. L’auteur fait mention de cela en disant qu’il aurait pu également s’attarder sur les régionalistes à l’intérieur même du Québec.

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